“La débauche des touristes russes”, titre Tempo. À la une, le magazine affiche le dessin d’une foule de jeunes surfeurs et vacanciers en liesse roulant sans casque sur des vespas dans un nuage de poussière. Aveuglés par leurs lunettes de soleil, ils piétinent sans égard quatre petites mains brunes qui déroulent une étoffe traditionnelle balinaise à carreaux noir et blanc leur souhaitant la bienvenue.

D’après les données officielles locales, entre le 1^er janvier et le 1^er avril 2023, 52 985 citoyens russes se trouvaient à Bali. La Russie se classe au troisième rang du classement des pays fournissant le plus grand nombre de touristes étrangers à l’île des Dieux, après l’Australie et l’Inde.

Tempo observe que, contrairement aux autres vacanciers étrangers, les Russes ont tendance à être fermés et veulent rarement dire bonjour. “C’est peut-être parce qu’ils ne parlent pas bien l’anglais. Mais pour nous l’important c’est qu’ils paient”, témoigne un aubergiste balinais.

Leur comportement irrite de plus en plus les insulaires. En scooter, ils sont perçus comme des dangers publics. Le secrétaire du village de Canggu, I Wayan Martha Wijaya Kusuma, dit qu’il doit redoubler de prudence quand il rentre chez lui : “Ils conduisent n’importe comment, à fond les gaz.”

Entre le 5 et le 11 mars 2023, la police régionale de Bali a enregistré 171 infractions au Code de la route. “Les citoyens russes se classent au premier rang parmi ces délinquants, ils représentent 56 personnes. La plupart conduisaient sans casque, sans papiers, ou sans plaque d’immatriculation”, souligne le magazine.

Échapper à la conscription en Russie ?

Mais, pour les Balinais, il y a encore plus grave : le 4 avril, un touriste russe de 24 ans a été expulsé pour avoir posé à moitié nu au sommet du mont Agung, le volcan le plus sacré pour les hindous de l’île des Dieux.

Face à cette escalade, Lyudmila Vorobieva, l’ambassadrice de Russie en Indonésie, a dû rappeler ses compatriotes à l’ordre. “Nous avons appelé à plusieurs reprises tous les citoyens russes en visite en Indonésie à se comporter conformément à la loi et à respecter les traditions locales”, a déclaré Vorobieva dans une réponse écrite à Tempo.

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